Une tomate bouillie sur une plaque chauffante...

Publié le 5 juin 2011 par Le Tronçons

Ce matin je me suis levé.

Une chaleur de plomb, une sphère en ébullition posée méchamment sur la nuque, je découvre une Joséphine Baker sortit de son contexte - comme un objet se retrouvant dans une galerie d'art et devenant un ready-made.

Une étonnante Baker et sa Conga Blicoti dans une petite chambre plongée dans une chaleur suffocante.

Nous sommes en juin.

La sécheresse semble avoir annihilée les nappes phréatiques. Paumé, je le suis, mais cette Baker et son bantu knot out m'enchantent. Je me permettrai aussi de dire qu'elle me met du baume au coeur.

Le temps est trop lourd. Je suis momifié, je suis une tomate bouillie sur une plaque chauffante, un truc mou, flasque aussi, qui brûle sans cesse, en ébullition. Le temps m'achève et je me rendors en pleine après-midi. Plus tard je me lève.

Dans les tréfonds du centre Pompidou, j'erre avec Baker dans le contemporain et le moderne ; nous marchons çà et là, au hasard. Dans une folie douce, une délicatesse beauté ambrée courbée par une petite et douce folie douce, nous marchons çà et là dans les couloirs du centre ; Erró et Mao à San Marco ; Balthus et La Toilette de Cathy ;

Dado et La Grande Ferme - hommage à Bernard Réquichot ;

Henri Jannot et L'Homme à la charrue ; André Fourgeron et Les Juges, Le Pays des mines... Nous sommes à présent fatigué.

Ma tendre Baker portant une capeline bleue marine et blanche, et moi, toujours aussi bouillie qu'une tomate bouillie sur une plaque chauffante, nous nous fatiguons, et nous rentrons. La route est calme. Sur mon épaule, elle dort. Sa tête se fait lourde. Les gens sont calmes ou assommés par la chaleur de plomb. Moi, je divague et nage dans mes pensées alambiquées et faussement alambiquées... ou volontairement et inconsciemment alambiquées ?